La  Pastorale 

Il s’agit naturellement de la 6ème Symphonie de Ludwig van Beethoven dont on connaît l'épigraphe du manuscrit : « Symphonie Pastorale, ou Souvenir de la vie rustique, plutôt émotion exprimée que peinture descriptive ». Traduisant l'amour ardent du compositeur pour la nature : « Je suis si heureux quand une fois je puis errer à travers les bois, les taillis, les arbres, les rochers ! Pas un homme ne peut aimer la campagne autant que moi » (1), hormis le chant des oiseaux et l'orage, la Symphonie pastorale exprime en effet le sentiment plus qu'elle n'imite les choses. Empreinte de sérénité et foncièrement idéaliste, on peut y voir les sentiers fleuris de la pastorale antique, l’innocence et la tranquillité des premiers temps. Ou bien encore, planant comme une auréole, les poussières sacrées d'Athènes, cité vénérée d’âge en âge par l'imagination des poètes et des artistes pour avoir créée la Beauté. Composée en même temps que la 5ème Symphonie, qui montrait l'homme aux prises avec le destin, en abandonnant ses états d'âme à la nature, Beethoven ressuscite à nos yeux l’Arcadie de l’âge d’or : « terre de bergers où l'on vivait heureux d'amour ». Mais peut-on s’écarter du réel ? Couplée à quelques motifs des Ruines d'Athènes et à la Cantate op 112, intitulée : Mer calme et heureux voyage, dans les pas d’un "Compagnon errant", sorte de héros romantique, la Pastorale invoque l’antiquité hellénique, comme lieu de nostalgie et de perfection artistique, de la douleur d’un désir sans fin à la béatitude de la lumière originelle.

Thierry Malandain

(1) Lettre à Thérèse Malfatti, 1807

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